Troubles ou pathologies ?

Pour différencier les troubles et les pathologies :

Les troubles altèrent la performance visuelle, mais se corrigent avec un système optique ou de la rééducation. Une fois corrigés, le sujet récupère une vision normale, même s’il doit porter ces lunettes.

Les pathologies sont des maladies qui altèrent la fonction visuelle et souvent son anatomie. Le traitement est médical ou chirurgical. Les pathologies visuelles sont souvent chroniques et muettes. Leurs atteintes sont définitives, les traitements servant à bloquer la maladie sans la guérir. Il est donc essentiel de dépister ces pathologies le plus précocement possible pour en limiter les dommages.

Anomalies de la petite enfance

A la naissance les perceptions sont très immatures, le système visuel se développe entre 0 et 6 ans en adaptation à l’environnement. Si le système ne voit pas, il ne se développe pas. Et un enfant qui ne voit pas n’a pas conscience de son déficit.

  • Le strabisme

Un quart des enfants de 0 à 6 ans a un strabisme (les deux yeux ne regardent pas au même endroit) ou une pathologie ophtalmologique. Si le problème n’est pas dépisté et corrigé avant 6 ans, l’enfant ne développe pas ses capacités visuelles. Le strabisme est essentiellement génétique ou dû à une prématurité. Les deux axes visuels ne sont pas parallèles en vision de loin. Le sujet ne fixe que d’un œil, l’autre se dirige ailleurs ce qui donne une asymétrie du regard. La déviation d’un œil crée 2 images différentes donc une vision double.

  • L’amblyopie

L’amblyopie concerne 6% de la population, soit 3,9 millions d’individus. Il s’agit d’un défaut de développement d’un œil. Si un œil voit mieux que l’autre, le combat est inégal. Le cerveau choisit de développer l’œil qui voit et oublie l’autre. L’œil « oublié » bloque son développement et stagne. Il devient amblyope. Toute amblyopie non corrigée avant 6 ans est définitive.

Anomalies les plus courantes, appelées amétropies

  • La myopie

Elle touche environ 30 % de la population et se transmet génétiquement dans 25 % des cas. Elle apparaît avec la croissance ou l’usage intensif de la vision de près à l’intérieur.

Dans la vie de tous les jours : Le myope voit flou de loin et net de près. Il a besoin de se rapprocher ou de plisser les yeux. Il réagit trop tard sur la route et est encore plus gêné la nuit. Il a mal au cou le soir quand il a passé du temps sur un écran. Il sera presbyte plus tardivement.

  • L’hypermétropie

Elle touche environ 9 % de la population, se transmet génétiquement dans 25 % des cas. Elle apparaît à la naissance et régresse avec la croissance jusqu’à 18 ans.

Dans la vie de tous les jours : La vision de l’hypermétrope change avec l’âge. Jeune, il voit très bien mais se fatigue, il a mal à la tête et voit mal les reliefs. Il est fatigué ou agité en fin de journée. Vers 35 ans, sa vision de près chute, il s’éloigne et a besoin de plus de lumière. Vers 45 ans sa vision de loin chute, il réagit trop tard sur la route. Il s’éloigne de tout et ses épaules souffrent.

  • L’astigmatisme

Il touche environ 15 % de la population, se transmet génétiquement dans 25 % des cas et est souvent associé avec un autre défaut. Il apparaît à la naissance et n’évolue pas.

Dans la vie de tous les jours : L’astigmate voit légèrement floue tout le temps. Il ne s’en rend souvent pas vraiment compte. Il est très gêné par la lumière, notamment les phares de voitures. Il a la tête légèrement penchée et a souvent mal au cou ou aux épaules. Il dessine de travers, n’écrit pas sur les lignes, accroche les tableaux de travers. Il confond des lettres proches, ce qui est particulièrement gênant lors de l’apprentissage de la lecture.

Trouble lié au vieillissement

  • La presbytie

Elle apparaît entre 40 et 50 ans et touche l’ensemble de la population. C’est la chute du zoom de l’œil. Elle évolue différemment selon que l’on voit plus ou moins bien de loin.

Dans la vie de tous les jours : Le presbyte voit de moins en moins net, de moins en moins près. Il a de plus en plus de mal à lire les petits caractères, besoin de plus de lumière, de s’éloigner pour lire et a tendance à plisser les yeux. L’apparition de la presbytie est le bon moment pour effectuer un bilan complet chez l’ophtalmologiste.

Pathologies liées au vieillissement

Ce sont des pathologies chroniques, qui s’installent à long terme, dont on ne se rend pas compte tout de suite. Elles sont souvent muettes, sans douleur et incurables. Seule une visite régulière chez l’ophtalmologiste peut donner un diagnostic.

  • Répartition, dans la population française, des pathologies les plus courantes en fonction de l’âge :

DMLA : 1 % avant 50 ans, 10 % avant 65 %, 25 % après 65 ans

Glaucome : 1 % avant 50 ans, 5 % avant 65 %, 10 % après 65 ans

Cataracte : rare avant 50 ans, 20 % avant 65 %, 50 % après 65 ans

Rétinopathie diabétique : avant 50 ans, 0,1 % de la population que des diabètes de type 1, entre 50 et 65 ans, 3,5 % de la population tous les diabètes de type 1 et 60 % des diabètes de type 2, après 65 ans, 8 % de la population tous les diabètes de type 1 et 60 % des diabètes de type 2 dont la fréquence augmente avec l’âge.

  • Points de repère

Si vous avez l’impression d’être de plus en plus ébloui, d’avoir de plus en plus de mal à voir de loin, des difficultés à distinguer la différence entre le violet, le bleu marine, le noir, le gris, des halos sur les lumières, une impression de voile, une vision terne, c’est peut-être le signe d’une cataracte.

Si vous avez plus de 50 ans, l’impression que les lignes se déforment, que des taches floues ou noires apparaissent lorsque vous regardez un page blanche, ou un visage, des trous dans les mots ou dans les lignes lorsque vous lisez, c’est peut-être le signe d’une DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge).

Si vous avez plus de 40 ans, des antécédents de malvoyance dans votre famille, l’impression de moins bien voir sur les côtés (angle mort en voiture, chambranle de porte, coin de table….) et une baisse handicapante de votre vision nocturne, c’est peut-être le signe d’un glaucome.

Moins liée au vieillissement, la rétinopathie diabétique est la première cause de cécité et de malvoyance dans la population active. Elle touche 40 % des diabétiques et augmente avec la durée du diabète. Une étude de l’OMS publiée en 2016 a révélé que le nombre de diabétiques a quadruplé dans le monde depuis 35 ans. Les symptômes qui conduisent à une perte locale puis générale de la fonction rétinienne sont, dans un premier temps, une perte de la vision nocturne et une vision floue, puis l’apparition de taches noires ou de flashs lumineux dans le champ de vision.

Dans tous ces cas, et dans toute autre alerte semblable, il est urgent de consulter un ophtalmologiste.